Cet article se base sur des connaissances glanées par l’auteur durant un stage de formation "Prévention Secours Civique, niveau 1" (PSC1) de la Protection Civile de Paris. Attention ce texte est écrit pour le jeu de rôle et n’est pas fait pour faire face à des situations réelles.
Présentation Générale
Les premiers secours regroupent un ensemble d’actions qui augmentent les chances de survie d’une victime en étant dispensées de manière précoce (juste après l’accident).
Au delà de quelques techniques, c’est surtout une conduite générale face à l’accident et aux blessures. Ainsi on applique un certain nombre d’automatismes pour faire face à la situation dans son ensemble :
– protéger la victime et soit même (et des tiers) par une analyse de la situation globale. (Protection)
– exploiter l’environnement pour obtenir de l’aide (Alerte)
– reconnaitre le type de détresse de la victime et mettre en pratique les gestes les plus appropriés (Action)
– surveiller et reconnaitre les évolutions de l’état de la victime, aussi bien physique que psychologique. (Surveillance)
L’objectif global est d’optimiser les chance de survie de la victime en prenant en compte le plus grand nombre de facteur sans que cela retarde l’action. Le principe de décision est d’empêcher la dégradation de la situation générale, et ensuite seulement d’essayer de l’améliorer.
Protection
Le premier objectif du secouriste est la mise hors de danger, c’est à dire soit d’éliminer la source du danger(couper l’électricité) , soit de mettre la ou les victimes hors de portée (sortir quelqu’un d’un bâtiment en flamme). Bien sûr, il doit d’abord se protéger lui-même pour ne pas devenir victime et rester en état d’aider. Ensuite il mettra hors de danger les victimes, puis les victimes potentielles.
Certaines actions ne relèvent pas nécessairement en terme de jeu de cette compétence (éteindre l’électricité, sortir quelqu’un d’un bâtiment) mais l’analyse du danger, le choix judicieux et rapide de la bonne action en découlent naturellement.
Alerte
Le second objectif du secouriste est de donner à la victime un maximum de chance de survie en se donnant un maximum de moyen. A moins que le secouriste ne soit un médecin spécialisé dans un bloc opératoire avec une équipe qualifiée autour de lui, cela passera quasiment toujours par l’obtention d’une aide extérieure : médecin plus qualifié, matériel complémentaire, infrastructure à même de prendre en charge les suites du traumatisme, etc. Il faut donc que le secouriste connaissent bien l’ensemble des moyens auxquels il peut faire appel (SAMU, pompier, défibrillateur...), soit capable de choisir les plus adaptés à la situation, et d’y faire appel avec le plus d’à propos (que dire au samu, aux pompier, où trouver un défibrillateur).
Encore une fois, passer un coup de téléphone ou chercher un défibrillateur ne relèvent pas de la compétence, mais savoir qui appeler, où chercher et que dire en découlent naturellement.
Analyse et Action
Vienent ensuite les gestes et manipulations proprement dites. Elles passent toutes par l’analyse de la condition de la victime d’abord selon 2 critères :
– respiration
– conscience
– Elle est inconsciente et ne respire pas : arrêt respiratoire (et sans doute cardiaque), elle est en train de mourir au niveau cérébral.
– Elle est inconsciente et respire (impossible de la réveiller) : inconscience simple.
– Elle est consciente mais ne respire pas : étouffement (généralement par obstruction totale des voies aériennes).
– Elle est consciente et respire : on utilise alors d’autres critères d’analyse, type et gravité du problème en exploitant au maximum ce que la victime peut en dire.
Type de problème :
– saignements
– plaie
– brulure
– malaise
– traumatisme osseux ou articulaire.
Gravité du problème :
– simple
– grave
Ainsi :
– un saignement est grave s’il ne s’arrête pas seul, il sera qualifié d’hémorragie.
– une plaie peut être qualifiée de grave, si elle est localisée dans une zone à risque (cou, oeuil, visage, thorax, abdomen), ou si son aspect est problématique (hémorragique, déchiqueté, étendu ou multiple), ou si elle a certaine cause (projectile, outil, morsure, arme...)
– une brulure est grave si elle présente une des caractéristiques suivantes : étendue totale des cloques supérieure à la moitié de la paume de la victime, aspect noirâtre, localisée sur l ne viage, le nez, la bouche, les articulation ou les mains.
– les malaises présentent de nombreuses formes et de nombreuses causes. C’est généralement l’interrogatoire de la victime qui permettra de distinguer le malaise simple du malaise grave. Les cas sont trop nombreux pour être traités ici, mais on peut citer : attaque cardiaque, hypoglycémie, asthme, crise de diabète, attaque cérébrale...
– les traumatismes sont graves si ils présentent une de ces caractéristiques : localisés sur le dos, la tête, la nuque , ou sur un membre et que la douleur est vive, qu’il y a impossibilité de bouger et un gonflement.
A chaque état, un certain nombre de gestes sont adapté pour essayer d’améliorer ou de stabiliser la situation :
– arrêt respiratoire : massage cardiaque, respiration artificielle, utilisation d’un défibrillateur et intervention médicale d’urgence.
– inconscience simple : mise en position latérale de sécurité pour éviter l’étouffement.
– étouffement : claque dans le dos et méthode de Heimlich.
– d’hémorragie : compression manuelle ou tampon relais jusqu’à arrêt de l’hémorragie ou arrivée des secours.
– plaie grave : mise au repos allongé ou assis, appel des secours et surveillance. Attention aux infections dans les jours qui suivent.
– brulure grave : refroidir à l’eau courante, mise au repos, appel des secours, surveillance. Attention aux infections dans les jours qui suivent
– traumatismes graves : immobilisation de la zone touchée jusqu’à l’arrivée des secours.
ps : ici on traite les cas pour l’adulte, le secouriste saura que chez l’enfant certains gestes diffèrent.
– problèmes simples : la plupart des problèmes simples sont traités comme la version grave, mais ne demandent pas de suites médicales. Par contre une surveillance est aussi importante pour éviter aggravation, par exemple, par infection.
Ici la compétence permet de savoir analyser vite et de mettre en place les opérations les plus adéquates pour assurer la survie des victimes. Elle indique également avec quelle efficacité l’action est réalisée.
Surveillance
Une fois que le secouriste a mis en place tout ce qu’il pouvait pour assurer la survie de la ou des victimes, il faut encore qu’il surveille et protège toutes les victimes dont l’état pourrait se dégrader. Une personne qui a perdu trop de sang par une hémorragie pourrait faire un arrêt cardiaque. Une personne inconsciente mise sur le coté sur un bitume froid pourrait souffrir d’hypothermie. En fonction des conditions et de l’état de la personne, le secouriste sait quel accident fait risquer quelle suites et comment protéger les victimes et surveiller leur état. Si l’état évolue, il sait mettre en place un nouveau protocole adapté au nouvel état. Ainsi il aura couvert une personne inconsciente, et si elle surveillera si elle s’arrête de respirer pour commencer un massage cardiaque au plus tôt.
Utilisation en jeu de rôle
La fonction de soin, pourtant sans cesse utilisée pendant les innombrable combats qui rythment la plupart de nos parties, est souvent réduite à un mal nécessaire aussi rapidement expédié que possible. Pourtant on voit ici, que les premiers secours demandent présence d’esprit, vigilance, intelligence, rapidité de décision et compétence d’application. C’est souvent une véritable stratégie du secours qu’il faut mettre en place : Déplacer, protéger, alerter, soigner, surveiller. C’est très riche et on doit faire face à des difficultés multiples et surprenantes. Alors bien sur les systèmes simples de gestion de la survie encourage une dimension ’PULP’ ou on est en pleine forme jusqu’à ce qu’on tombe définitivement raide mort. Mais il ne tient qu’au Meneur de Jeu de proposer des situations trépidantes de sauvetage où finalement c’est contre la mort elle même que l’on se bat.
Cas d’utilisations
Voici quelque cas où les premiers soins pourraient être utiles ainsi que des recommandations pour organiser ces actions.
– méchant coup d’épée en combat : c’est un cas ultra classique d’hémorragie. On sait que si le personnage n’est pas stabilisé rapidement il décédera. Le secouriste doit alors être capable de repérer l’hémorragie (action de difficulté moyenne s’il surveille le combat, difficile s’il y est impliqué) pour savoir qu’il doit intervenir. Une fois qu’il a décidé d’agir, il doit encore se débrouiller pour pouvoir soigner son camarade hors de portée du danger. Enfin, il faudra qu’il intervienne soit pour faire une compression manuelle (immédiat, difficulté simple, mais il doit rester au contact du blessé) ou poser un tampon relais (quelques secondes, difficulté moyenne). Si le blessé devait retourner au combat on utiliserai la marge de réussite de la pose du tampon relais pour savoir s’il le tampon reste en place. En cas de réussite critique, on peut considérer que l’hémoragie a été définitivement stoppée.
La technique pour Ikanotes
Dans Ikanotes, le système permet dans une compétence généraliste (comme la médecine) de se spécialiser dans une technique particulière.
La technique "Premiers Secours" est justement une de ces techniques particulières. Elle offre au personnage un bonus de circonstance lorsqu’il intervient rapidement après un accident. Le bonus s’applique dans tous les cas où il faut repérer et se protéger de dangers multiples et perceptibles (repérer l’incendie et la prise de courant dénudé). Il s’applique aussi toujours pour tout ce qui est surveillance des traumatisés. Par contre, il diminue de moitié sur toutes les intervention pratiques (’Action’) à chaque minute qui sépare de la cause de blessure.